Alimentation des jeunes enfants : diversification, développement du goût, autonomie

Publié le 18 février 2022 dans Enfance et parentalité
3 jeunes enfants souriants avec des tabliers dans une cuisine développement du goût

Diversification alimentaire, développement du goût, autonomie de l’enfant, posture professionnelle face aux attentes des parents… Ce dossier donne des repères et conseils.

Article paru dans la Lettre des assistants maternels n°55 - janvier 2022, réalisée conjointement par le Département et la Caisse d’allocations familiales (Caf) de l’Ain - Accéder aux numéros du magazine

Diversification alimentaire, développement du goût, autonomie de l’enfant, posture professionnelle face aux attentes des parents…

Professionnel de la petite enfance, l’assistant maternel s’assure de la santé, la sécurité et l’épanouissement de l’enfant, et donc veille à son équilibre alimentaire.

Pas de recette miracle mais quelques points essentiels : la diversification alimentaire est une étape-clé à débuter à l’initiative des parents, entre 4 et 6 mois. On introduit progressivement les légumes cuits, les compotes, les protéines (à raison d’une cuillère à café par jour) puis les laitages sans sucre ajouté si possible (pas de miel avant 12 mois).

Les nouvelles recommandations de Santé publique France préconisent d’introduire dès le début tous les groupes d’aliments, y compris ceux réputés allergènes et ceux riches en fibres, en fonction des capacités digestives de l’enfant.…

Un aliment peut être proposé sous diverses formes. Comme dans d’autres domaines, respecter le rythme de l’enfant est essentiel. Ne pas le forcer à manger mais faire confiance à son appétit, lui laisser le temps de découvrir l’aliment, et faire du repas un moment de découverte, jeu et plaisir.

Comment favoriser l’autonomie de l’enfant ?

Le biberon doit rester un temps privilégié de contact entre l’assistant maternel et l’enfant accueilli : même si l’enfant est capable de le tenir seul, le prendre dans les bras est préférable.

Petit, pour lui donner à manger à la cuillère, mieux vaut l’installer sur les genoux au creux du bras, dos blotti contre le ventre de l’adulte. La cuillère vient alors de côté et non de face, ce qui le prépare au futur geste de la porter seul à sa bouche.

Souvent, il va mettre sa main sur le bras de l’adulte et accompagner le geste qu’il finira par adopter. Des enfants d’à peine un an arrivent ainsi à manger seuls.

Même s’il fait beaucoup de dégâts lorsqu’il mange ou boit seul, laisser un bébé s’exercer avec sa cuillère dès l’âge de 10 mois développe son habileté.

Quelques repères :

  • Dès 6 mois : le jeune enfant peut apprendre à boire au verre, l’adulte tenant le verre pour lui.
  • À partir de 12 mois : il peut s’exercer à tenir seul un verre de petite taille ou muni de deux poignées. Le verre à bec ne favorise pas l’autonomie
  • Dès 14 mois : il peut se servir seul avec l’aide de l’adulte.
  • Dès 2 ans : la plupart des enfants sont capables de mettre seuls les aliments dans l’assiette et apprendre ainsi à gérer les quantités.

L’autonomie s’acquiert aussi plus vite lorsque les enfants mangent tous ensemble à table.

Elle passe également par le fait de se laver les mains seul, de mettre la table, de débarrasser. Plein de rituels à mettre en place pour aider les enfants à devenir autonomes.

Les laisser faire seuls prend plus de temps, mais ce temps mis à disposition pour développer plus rapidement l’autonomie de l’enfant sera du temps gagné pour la suite.

Découvrir l’aliment

Petit, laisser l’enfant toucher la nourriture avec les mains lui fait découvrir les couleurs, les textures, les saveurs, les odeurs et les formes  les différents aliments.

Dans sa phase orale, le bébé découvre le monde qui l’entoure par les mains et la bouche. Il développe ainsi aussi sa motricité fine et sa coordination oeil/main et main/bouche. Rythmant la journée, le repas peut constituer un véritable moment d’activité avec ses rituels, ses découvertes. Il est bon de pouvoir prendre le temps.

Outre l’équilibre alimentaire, l’assistant maternel a un rôle à jouer pour faire découvrir à l’enfant les aliments, de leur état naturel à celui servi à table, transmettre les saveurs, le goût de cuisiner et de déguster ! Les découvertes faites avec l’assistant maternel compléteront celles faites avec la famille. Aller acheter des fruits au marché, cueillir avec l’enfant un brin de ciboulette au jardin pour l’ajouter à la
purée, préparer ensemble un gâteau…

« Beaucoup de choses simples peuvent être faites »

En cas de demande inhabituelle des parents (régime particulier, diversification menée par l’enfant…), la puéricultrice peut être consultée  pour vérifier que c’est adapté pour l’enfant et, si ce n’est pas le cas, conseiller sur le positionnement professionnel à adopter. Il ne faut pas rester avec un doute sur un sujet aussi important.

Même si le repas est fourni par le parent, l’assistant maternel reste responsable de sa santé et de sa sécurité durant le temps d’accueil.

De nombreux relais petite enfance proposent des animations, ateliers et formations autour de la découverte du goût par l’enfant.

Que faire quand un enfant refuse un aliment ?

Juliette Pinot, coanimatrice du relais itinérant de Chazeysur-Ain :

« Ne pas dramatiser, lui faire découvrir autrement, de manière rigolote, sans préjugés »

« Si vous étiez enfant et qu’on vous proposait un nouvel aliment, comment réagiriez-vous ? Adulte, on oublie qu’on a pu être rebuté. »

Au fil des ateliers sur l’alimentation à travers les sens, les enfants ont exploré la pomme, le maïs, les lentilles et autres sous toutes les coutures, transvasé, senti, touché, goûté, concocté de l’eau aromatisée avec les herbes du jardin…

Beaucoup de choses simples peuvent être faites. Très demandée, la formation sur l’alimentation des 0-3 ans sera reprogrammée.

Sans a priori Cru, cuit, mixé, lissé, en petites bouchées.

Un aliment peut être proposé de diverses façons, plusieurs fois, avant que l’enfant l’apprécie.

« Un repas est une somme d’aliments qui correspond aux besoins de l’enfant ».

Loin des clichés et a priori, pourquoi ne pas présenter tout le repas sur un plateau ?

« L’enfant se servira selon ses besoins. Ce n’est pas grave s’il mange d’abord le fruit ! »

Sortir des sentiers battus élargit les possibles. Si un enfant est intolérant au lait de vache, tester par exemple le lait d’amande.

Face aux demandes des parents, le positionnement professionnel de l’assistant maternel doit être clair. Il a aussi un rôle de conseil, de sensibilisation à l’équilibre alimentaire.

Découvrir un aliment peut passer par le manipuler.

Les conseils de Caroline Bussy, diététicienne nutritionniste

Caroline Bussy, diététicienne nutritionniste - www.dietetique-meximieux.fr

« De 4 à 12 mois, la diversification permet à l’enfant de s’habituer aux aliments. S’il ne veut pas en manger un, c’est qu’il n’est pas prêt. Il faut faire confiance à l’enfant, il sait ce qui est bon pour lui. Un enfant ne se laissera jamais mourir de faim ! »

La diversification réduit les risques d’allergies. Veiller par contre à séparer les textures, ne pas mêler le lisse et les morceaux.

La néophobie, c’est-à-dire le refus d’un nouvel aliment, existe chez l’enfant.

« Elle va avec la période du non. » Découvrir l’aliment doit rester un jeu.
« Souvenons-nous quand on faisait un volcan avec la purée. Faire une tarte aux fruits avec l’enfant, c’est merveilleux : lui faire manipuler, sentir… »

Côté boissons ?

la seule qui hydrate est l’eau. Nul besoin de jus de fruits ou sodas.

Que donner au goûter ?

« Un fruit, un produit céréalier ou laitier. » Limiter les produits sucrés, les introduire à l’âge le plus tardif possible, font partie des nouvelles recommandations de santé.

« Le plus difficile, c’est le rapport entre l’assistant maternel et les parents, reconnaît Caroline Bussy. Pourtant, tous ont le même but : prendre soin de l’enfant. »

Les régimes végétarien ou vegan ?

  • Un régime végétarien pour l’enfant ne peut être accepté sans accompagnement médical.
  • Un régime vegan doit être refusé : « L’enfant sera carencé ».

Références

Divers guides pratiques gratuits, avec conseils et recettes, sont téléchargeables sur Internet.

[magazine] Lettre des assistants maternels de l’Ain

2 fois par an, un magazine vous est adressé, traitant d’un sujet relatif à votre profession. Il permet aussi de vous tenir informés de l’actualité de l’accueil du jeune enfant dans l’Ain et au niveau national.

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