Le Mois du film documentaire dans l’Ain : le programme de l’édition 2024

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Le monde de Kaleb, c’est l’histoire d’un enfant de 10 ans entouré de sa mère Betty, une éthiopienne sans papiers, et de Medhi et Jean-Luc, deux tailleurs parisiens qui se sont pris d’affection pour cette mère et son fils à l’avenir incertain.

Face à leurs difficultés, Jean-Luc surtout, apporte son soutien indéfectible : en plus de les aider financièrement, il multiplie les recours administratifs pour parvenir à offrir un avenir à Kaleb et à régulariser la situation de cette famille. Une famille dont il fait désormais partie aux yeux de Kaleb, le protecteur devenant presque un père de substitution.

Ce film est enthousiasmant, pour l'énergie et le courage qu'il insuffle, et qui offre une vraie bouffée d'optimisme au milieu de l’inhumanité administrative et du grand anonymat parisien. Sans éluder la gravité de son sujet (le parcours difficile des demandeurs d’asile en France), le film parvient, en immersion totale dans le quotidien de ce quatuor, à saisir la joie, l’humour, la légèreté nichés au cœur des relations intimes. Car c’est avant tout un film sur la famille « choisie », cette famille d’élection qui seule, dans la joie comme dans l’adversité, peut transcender les déterminismes.

Avis de Vincent Desbordes, Réseau de lecture publique Bourg-en-Bresse

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Sur l'île grecque d'Arki, il ne reste qu'une trentaine d'habitants dont Kristos, le dernier enfant. Il est le seul à fréquenter l'école au côté de Maria, l'institutrice. Elle croit en ses capacités et l'incite à poursuivre sa scolarité. Lui ne rêve que de devenir éleveur de chèvres comme son père et ses frères.

Maria gagne son combat : Kristos entrera au collège. Au moment du départ, tout le village est là et lui délivre cet ultime message : « N'oublie jamais que tu es unique, tu as fait quelque chose de différent. » Sur le bateau, son enfance prend le large en même temps que lui. Le garçon quitte son île et sa famille pour des horizons inconnus. Ce film porteur d'espoir nous offre un moment de grâce.

Il nous immerge dans un décor méditerranéen lumineux et apaisant. Mais il fait surtout honneur aux protagonistes : Maria, admirable, mettant toute sa détermination afin que son protégé ait un autre destin. Kristos, solaire et attachant, face à un choix déchirant pour un enfant de 10 ans : partir ou rester ? Il est le dernier enfant mais le premier à rompre avec les traditions de l'île...

Avis de Cécile Fatet, Médiathèque de Ceyzériat

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Le Chelsea Hôtel, temple de l’art et repère de la contre-culture à New York dans les années 60, se transforme en hôtel de luxe. Dans ce lieu au passé mythique - il a hébergé nombre d’artistes célèbres, Patty Smith, Janis Joplin, Andy Warhol…- habitent encore des résidents permanents, derniers témoins d’une époque qui n’est plus.

Au milieu des travaux, face à un futur incertain, ils racontent leur histoire et se préparent au grand bouleversement. Les images d’archives se mêlent à celles d’aujourd’hui, passé et présent se confondent entre les murs de cet hôtel, hanté par son histoire. « Il y a des fantômes, ici » affirme un ouvrier travaillant sur le chantier.

L'avis de Laurianne Canova, Médiathèque d’Ambérieu-en-Bugey

Cocasses discussions entre résidents et ouvriers, dont seule l’Amérique a le secret ! Hommage à l'art et à une époque dont se souviendront certains soixantenaires, une douce nostalgie se dégage de ce film, alimentée par une bande-son qui nous replonge droit dans les années 60-70. Et pourtant, l’inexorable avancée des travaux grignote peu à peu l’âme de ce lieu et les résidents d’hier y ont de moins en moins leur place. Quels souvenirs resteront-ils du Chelsea Hôtel, une fois transformé en complexe de luxe ?

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Zou, en patchouk, signifie "on y va, allez !"C’est le périple d’Ahmad Shah qui en 2008, a fui l’Afghanistan des talibans, amputé d’une jambe, il a avancé, sans faillir, traversé de multiples pays jusqu’au jour où il a décidé de s’arrêter en France. C’est aussi l’histoire d’une rencontre, entre Ahmad et Gonzague, qui l’héberge et lui donne toute son amitié et sa confiance. Ce film traite de la reconstruction, de la quête d’un avenir en sécurité, loin du documentaire classique, il est ponctué de scénettes de papiers découpés et pliés, théâtre d’un récit qui accentue le côté souvent difficile de l’histoire mais surtout porteur d’espoir. La poésie agit, on attend avec impatience les retrouvailles avec sa famille, on admire la délicatesse de ses mains qui façonnent des prothèses de jambes, un merci à la vie retrouvée.

Avis de Catherine Huquet – Bibliothèque départementale de l’Ain

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Tout part de l'étude du Barbier de Séville par une classe de 4è dans un collège de la banlieue nord de Paris. Des jeunes de 14 ans abordent les questions de l'amour, du genre, de la sexualité au regard de leur identité, de leur âge et de leur culture. Des ressentis tous différents pour ces jeunes "coeurs" en éveil, Un film court mais intense où le noir et blanc vient renforcer la couleur des émotions. Les sentiments sont dévoilés avec pudeur et mis en lumière avec justesse.

Avis de Jennifer Oden, bibliothèque de Jassans-Riottier

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Capitaine de bateaux dans l'Arctique, Hayat navigue loin des Hommes et de son passé. Quand sa sœur cadette Leila met au monde une petite fille, leurs vies s'en trouvent bouleversées. Guidées par l'étoile polaire, surmonteront-elles le lourd destin familial qui les lie ? Images magnifiques sur grand écran, histoire d'une femme exceptionnelle (qui exerce un métier d'homme - mais qui a su imposer le respect de son autorité) qu'on découvre avec sa force (obligatoire dans son métier) et ses fêlures liées à son enfance. Un véritable coup de coeur  !

Avis de Laurianne Canova, Médiathèque d’Ambérieu-en-Bugey