Bien dormir, c’est bien grandir

Publié le 15 janvier 2024 dans Enfance et parentalité
Bébé qui dors sur le dos

Le sommeil a un rôle majeur dans la maturation cérébrale du petit enfant. Il est donc important de le préserver. Conseils pratiques pour veiller au sommeil des enfants, dans le respect du rythme de chacun. Si les difficultés persistent, n'hésitez pas à consulter les professionnels de PMI pour un accompagnement renforcé.

Issu des n°59 déc. 2023 et n°51 - nov. 2019 de la Lettre des assistants maternels. - Accéder aux numéros du magazine

Le sommeil diffère selon l'âge

Le sommeil du nouveau-né

Chez le nouveau-né, il se compose de cycles courts (50/60 min) avec endormissement en sommeil agité, pouvant être interrompu par de brefs éveils (de 30 secondes à 1 min). Ne pas se précipiter pour prendre bébé ! Si on ne le dérange pas, il se rendort.

Chez le petit enfant de 1 à 6 mois

De 1 à 6 mois, apparaît la périodicité jour-nuit, avec des périodes de sommeil nocturne et d’éveil diurne plus longues. Le sommeil agité diminue. Le nourrisson de 4 mois devient plus dépendant de son environnement : alternance jour/nuit, régularité des repas, jeux, promenades…

Chez l'enfant de 6 mois à 4 ans

De 6 mois à 4 ans, le temps de sommeil diurne se réduit et se régularise : trois ou quatre siestes par jour à 6 mois, deux entre 9 et 12 mois, une seule vers 18 mois.
Celle du matin disparaît. Celle de l’après-midi doit être proposée plus tôt car l’enfant montre des signes de fatigue, d’où la nécessité d’adapter l’heure du repas.
Des difficultés du coucher peuvent apparaître : peur de la séparation, de s’abandonner au sommeil, refus d’interrompre les jeux…

Chez tous les enfants

La vigilance baisse entre 11 h 30 et 15 heures : la sieste doit avoir lieu dans cette période.

Il existe des troubles fréquents et sans gravité pouvant être favorisés par un rythme veille/sommeil irrégulier comme les terreurs nocturnes (9 % des 3-10 ans), le somnambulisme (15 % des 3-10 ans), les cauchemars, l’énurésie, les rythmies (l’enfant se balance sur le côté à l’endormissement ou entre deux cycles).
Si les parents évoquent de tels problèmes, la puéricultrice de PMI peut les aider à trouver des solutions.

Cycle du sommeil du nouveau-né jusqu'au grand enfant

C’est l’heure de la sieste !

Contrastes jour/nuit, heures du lever, du coucher, des repas : les donneurs de temps, repères synchronisant la vie de l’enfant, facilitent l’allongement des éveils diurnes et des phases de sommeil nocturnes.

Mieux vaut donc privilégier la lumière naturelle le jour et, à partir de 4 mois, régulariser les horaires de lever et de coucher.

Il est bénéfique que l’enfant ait des activités structurées ayant un début et une fin précis.

Les repères et petits rituels du coucher facilitent l’endormissement de l’enfant, chez l’assistant maternel comme à la maison.

 

Confort et calme

  • Une tenue confortable favorise le sommeil de l’enfant.
  • Les cheveux longs ne doivent pas être attachés.
  • Le déshabillage – quitter au minimum chaussures, pantalon, pull – fait partie du rituel d’endormissement et prépare à la séparation.

Le tout-petit a besoin de repères pour la sieste :

  • dormir dans la même chambre – qui doit pouvoir être aérée –,
  • dans le même lit, sans bruit.

Instituer très tôt un rituel du coucher :

  • chanson, histoire, caresse, signe « dodo » accompagnant une comptine…

Échanger avec les parents sur les habitudes d’endormissement de l’enfant est primordial.

  • Leur continuité, surtout en début d’accueil, le rassure.
  • S’il s’endort habituellement dans les bras ou près de l’adulte, proposer le lit en restant à côté de lui dans les premiers temps puis modifier lentement, jusqu’à ce qu’il se sente assez sécurisé pour s’endormir seul.

Important : ne pas déposer l’enfant déjà endormi dans le lit.

  • Dès 5 mois, les nourrissons posés endormis se réveillent plus souvent que ceux sachant s’endormir sans les parents.

Repos et repas sont dissociés :

  • de jour comme de nuit, si on donne à manger à l’enfant qui s’éveille pour qu’il se rendorme alors qu’il n’a pas faim, il prendra l’habitude de ne s’apaiser qu’en mangeant.

Doudou et sucette ?

Le doudou, de taille raisonnable, permet à l’enfant de s’imprégner d’une odeur familière et rassurante. C’est l’objet transitionnel qui le relie à la mère : elle n’est pas là mais c’est un peu d’elle qu’il conserve près de lui. Vers 9 mois, éviter de lui mettre sa tétine dans la bouche mais l’autoriser à la prendre seul, comme il sait déjà le faire le jour. La sucette n'est plus conseillée après 12 mois.

Sommeil et nourriture

Faut-il nourrir un bébé chaque fois qu’il pleure ?

Non, sauf dans les premières semaines de vie où il peut avoir besoin d’un ou deux repas supplémentaires.

  • Vers la fin du 1e mois :  il va espacer progressivement ses repas.
  • Vers 5 - 6 mois : il ne doit plus se réveiller pour manger.

De jour comme de nuit, si on nourrit un enfant alors qu’il n’a pas faim, il prend l’habitude de ne s’apaiser et se rendormir qu’en mangeant.

Sommeil et écrans

Attention aux écrans !

TV, smartphone, tablette … coupent l'enfant dans son processus de jeux et d’apprentissage.

Il est important que l’enfant joue et dorme dans un environnement calme.

Les pédiatres recommandent pour :

  • les 0-3 ans : pas d’écran,
  • les 3-6 ans : de 30 mn à 1 h maximum,
  • les 4 pas : pas d’écran le matin, avant de dormir, durant les repas et dans la chambre

Prévenir les troubles du sommeil

L’heure et la durée de la sieste doivent être appropriées à l’âge de l’enfant.

  • Trop fréquente, supprimée trop tôt, trop longue, trop tardive, elle peut entraîner un retard du coucher et des éveils nocturnes.
  • Le temps de sommeil de l’enfant se mesure sur 24 heures.
  • Son besoin de sieste s’évalue sur son comportement en fin d’après-midi.
  • De mauvais rythmes de sommeil peuvent provoquer de l’hyperactivité ou de l’agressivité.
  • Des troubles peuvent apparaître chez un enfant qui dormait bien suite à un changement dans son environnement familial : reprise du travail de la mère, début d’accueil hors du foyer familial, naissance d’un autre enfant, retour de vacances…

Échanger avec les parents est important pour essayer de trouver ensemble l’origine du trouble et des solutions.

Agir est important :

  • Un tiers des problèmes de sommeil de l’enfant est dû à des maladies qui nécessitent un avis médical.
  • Le déficit chronique de sommeil est mauvais pour la santé et la psychologie de l’enfant.
  • Ces troubles peuvent persister avec l’âge.

Si les troubles persistent sur plusieurs semaines :

  • échanger avec la puéricultrice qui pourra vous donner des conseils ainsi qu’aux parents,
  • et si besoin orienter la famille vers des spécialistes.

Vous connaissez des difficultés avec le sommeil de votre jeune enfant?

Le Département renforce l’expertise des professionnels de PMI sur le sommeil du tout-petit pour mieux accompagner les familles, dans le cadre d’un partenariat avec l’Agence Régionale de Santé et PROSOM/DORMIUM. Ce dispositif offre un accès à des possibilités d’accompagnement renforcé.

Si vos jeunes enfants rencontrent des problématiques de sommeil, vous pouvez prendre rendez-vous avec un professionnel de la PMI.

Prudence !

  • Des coachs du sommeil - souvent non diplômés et onéreux - proposent leurs services sur internet. Il est important d’inviter les parents à la plus grande prudence.
  • L’automédication est également dangereuse.

Les conseils d’une pédiatre

Dr Marie-Josèphe Challamel - pédiatre, spécialiste du sommeil de l’enfant, auteur de nombreuses publications.

« Depuis les années 70, les adultes dorment en moyenne 1 h 30 en moins par jour, les enfants 2 heures.

 

Si un enfant de 2 ans et demi dort moins de 10 heures par jour, il aura plus de risques de difficultés scolaires à 6 ans, de surpoids plus tard : le sommeil a un retentissement important sur l’apprentissage du langage, la mémoire, l’humeur, les défenses immunitaires…

 

Le manque de sommeil entraîne des troubles du comportement, de la concentration, de la mémoire »

Règle d’or :

« Pour bien dormir, il faut des rythmes de coucher et lever très réguliers, y compris le week-end. Un jeune enfant doit être couché avant 21 heures ».

  • Établir avec les parents, l’agenda du sommeil de l’enfant pour réajuster les temps si besoin.
  • Respecter le rythme des siestes selon l’âge et les besoins de l’enfant est primordial. Celle de l’après-midi ne doit pas être trop tardive.
  • Le sommeil nocturne s’effectue dans l’obscurité mais la sieste à la lumière naturelle « ou dans une petite pénombre pour les enfants les plus excitables ».
    L’idéal est de le laisser se réveiller naturellement. En tout cas, ne jamais le réveiller en sommeil profond mais attendre qu’il commence à bouger.
  • À 3 ans, certains ne font plus la sieste.
    Si en fin d’après-midi, l’enfant est grognon, agité, ne pas hésiter le lendemain : c’est qu’il a encore besoin de la faire.

« Plus on passe de temps devant les écrans, moins on dort. » Adulte ou enfant…

[magazine] Lettre des assistants maternels de l’Ain

2 fois par an, un magazine vous est adressé, traitant d’un sujet relatif à votre profession. Il permet aussi de vous tenir informés de l’actualité de l’accueil du jeune enfant dans l’Ain et au niveau national.

Dernier numéro n°60 Juin 2024 : Les Maisons d’assistants maternels : Exercer son métier autrement

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